MOVE YOUR DOG

*IMPACT*
 

Mon chien a peur ?

Que ce soit de personnes , de bruits, d'un accessoire (tondeuse et..) ou autre , votre chien peut être confronté à différentes situations au quotidien , si il n'a pas été habitué dés sa période de socialisation , celui ci agira donc en fonction de se qu'il peut ressentir ; soit il aboiera, grognera , prendra la fuite , urinera , tremblera , ou meme mordera !

?Je vous présente ici une étude de differentes situations proposée par ouafmag . Celle ci pourra vous être utile dans un premier temps afin de comprendre la réaction de nos compagnons .




 

Mon chien a peur des gens, mon chien n’est pas sociable avec les humains… C’est le sujet qui a été proposé aux abonnés de la newsletter OuafMag. Ils ont pu poser leurs questions et, sur cette page, sont publiées les réponses à 4 questions d’abonnés. Les 4 chiens ont en commun la peur des humains mais cette peur se manifeste très différemment. Tandis que le premier chien aboie, le deuxième prend la fuite ou se ratatine de peur. Le troisième chien grogne et le quatrième chien a atteint un niveau d’agression plus élevé.

Merci aux participants pour leur confiance. N’oubliez pas que les idées suggérées (sans avoir énormément d’informations à ma disposition) ne conviennent pas à tous les chiens de la planète et qu’il faut toujours faire preuve de beaucoup de patience car la peur est une émotion très forte que l’on ne change pas du jour au lendemain avec un gâteau ou des caresses (hélas). Si votre chien a peur de certaines personnes, quelle que soit sa réaction habituelle, rappelez-vous qu’il existe un risque d’agression et que la sécurité des gens doit être votre priorité (et votre sécurité également).

 

1- Le chien aboyeur

Le chien : cocker américain femelle de presque 4 ans.

Le message (en partie) : Elle aboie à mon mari quand il rentre et plus généralement à toute personne qui rentre chez moi ou dans mon commerce, si j’y suis présente sinon elle n’aboie pas. Il est très difficile de la faire arrêter. J’ai essayé plusieurs méthodes : la faire jouer, lui donner des friandises pour détourner son attention, la faire aller dans son panier, l’ignorer, mais elle aboie en continu.

Infos supplémentaires :

  • elle aboie aussi au club canin si quelqu’un s’approche mais moins longtemps
  • des gens se baissent pour la caresser ce qui augmente les aboiements
  • elle cesse plus difficilement avec les personnes plus grandes et fortes
  • le mari a fait beaucoup d’efforts mais sans trop de résultats
  • après l’école des chiots, elle fait de l’obéissance et de l’Agility
  • Réponse :

    La façon dont vous décrivez les comportements de votre chienne et dans différents endroits ne laisse que peu de doutes. Elle a peur. Il me paraît improbable qu’elle essaie de protéger (garder) quoi que ce d’autre qu’elle même. Les chiens qui ont peur des gens ont souvent plus peur des personnes physiquement imposantes. Il est courant qu’ils aient plus peur des hommes que des femmes, surtout s’ils sont costauds. Votre chienne aboie pour tenir à l’écart ce qu’elle croit être dangereux. Ainsi sa peur augmente quand quelqu’un s’approche d’elle. C’est la grosse frayeur puisqu’elle ne veut pas de proximité et qu’on lui impose un contact physique.

    Pour nous, l’aboiement est un bruit qui casse les oreilles, surtout en continu. Pour votre chienne, c’est une émotion vive qui s’exprime. Vous avez essayé pas mal de choses et vous avez eu de bonnes idées, mais rien n’a fonctionné, sans doute parce que son émotion est beaucoup trop forte.

    Il est toujours utile, quand un chien a l’occasion de ressentir cette émotion très forte au quotidien, de commencer par diminuer les occasions qu’il a de se retrouver tout bouleversé. Apaisé, il apprendra bien mieux à faire autre chose à la place d’aboyer. Boucher une vue, mettre le chien dans une autre pièce, poser une barrière… : ce type de solutions peut éviter à votre chienne de se retrouver trop souvent dans l’insécurité et d’aboyer pour résoudre son problème (c’est ce qui lui est utile à elle, alors elle le refait tout le temps).

    De plus, pour augmenter vos chances de modifier son comportement, je vous conseille de dire clairement aux gens qui ont l’intention de la caresser : « ma chienne ne veut pas qu’on la touche ». Elle est en train de hurler « ne me touchez pas » mais certaines personnes ne comprennent pas. Elle ne paraît pas agressive pourtant elle est déjà en train de se défendre.

    Pour tenter de mettre fin à ce comportement, la meilleure solution serait de la désensibiliser, c’est-à-dire d’atténuer sa peur des gens. Ce livre peut vous donner les bases, des exemples et des exercices. C’est généralement un long processus avec un chien adulte. Selon la cause/les causes de sa peur, on peut l’éteindre ou seulement l’atténuer. Mais dans tous les cas, plus votre chienne aura l’occasion d’avoir peur et de se défendre et moins vous arriverez à lui apprendre que les gens ne sont pas des menaces.

    Il y a plusieurs solutions possibles une fois que la peur commence à diminuer ou en parallèle au travail de désensibilisation.

    Pour apprendre un nouveau comportement qui remplace l’aboiement, si votre chienne a trop peur, elle ne peut rien faire d’autre que d’aboyer alors vous devez absolument lui apprendre le nouveau comportement à des endroits et des moments où tout va bien (à la maison, au calme). Je vous propose d’utiliser un bruit au lieu de votre voix car cela nous empêche de crier pour nous faire entendre d’un chien qui aboie et cela pourrait s’avérer pratique au travail. Il faut pouvoir reproduire le même bruit chez vous et au travail : taper sur une table, agiter une clochette… ? Il y a pas mal de bruits qui ne choquent pas les gens s’il y a du monde autour de vous et qui sont faciles à discerner pour un chien. Le bruit est un signal qui, au final, donnera un ordre.

  • Faites le bruit quand votre chienne est près de vous et, dès qu’elle vous regarde, récompensez-la aussitôt avec une petite friandise. Ne dites rien sauf si vous voulez la féliciter. Le but est qu’elle aille dans son panier/coussin mais pour commencer, vous prêter attention quand vous faites le bruit doit être récompensé.
  • Quand elle a compris que s’intéresser à vous quand vous faites le bruit lui vaut une récompense intéressante, vous pouvez lui demander d’aller à sa place avant de la récompenser : exercez-vous bien en vous positionnant tout près du panier. Faites le bruit en montrant le panier du doigt ou, si nécessaire, en tapant dessus avec la main. Si elle n’y va pas tout de suite, donnez-lui une petite récompense pour être venue vers vous, c’est déjà bien. Donnez une meilleure récompense ou plusieurs dès qu’elle pose une patte sur le panier et, si elle se couche sur le panier, montrez-lui que vous êtes très fière d’elle.
  • Quand le bruit la fait tout de suite aller dans son panier (il faut faire plein de répétitions parfois, donc prévoyez de le faire tous les jours pendant un certain temps), vous allez vous éloigner progressivement du panier. Vous faites autant de répétitions que nécessaire jusqu’à ce que ce soit exécuté rapidement alors que vous êtes à plusieurs mètres du panier. N’hésitez pas à le montrer du doigt toujours, pour l’encourager à y aller quand vous faites le bruit, et rapprochez-vous rapidement pour la récompenser afin qu’elle ne se relève pas une fois qu’elle s’est couchée.
  • Quand ça marche bien – le bruit la fait immédiatement aller dans son panier alors que vous êtes à plusieurs mètres du panier – vous allez introduire une étape supplémentaire. Rappelez-vous, vous vous rapprochez pour la récompenser : une fois que vous l’avez récompensée, vous vous éloignez d’un pas en faisant un geste de la main, la paume tournée vers elle, et en disant « reste-là ». Si elle ne bouge pas, récompensez-la aussitôt en vous rapprochant à nouveau. Peu à peu, vous allez faire de plus en plus de pas pour vous éloigner d’elle après avoir dit « reste-là » en faisant le geste. À chaque fois, vous devez revenir pour la récompenser pour qu’elle ne se relève pas. L’idéal serait de pouvoir atteindre ce niveau : dire « reste-la » et reculer jusqu’à sortir de son champ de vision, par exemple en allant dans une autre pièce.
  • Donc la séquence finale, quand vous avez bien répété, c’est : le bruit –> elle va dans son panier –> « reste-là » (avec geste de la main) –> vous reculez (sans lui tourner le dos car cela peut la faire se lever)–> elle est restée dans son panier –> vous reculez encore pour quitter la pièce.
  • En parallèle, j’encourage votre mari à persévérer dans ses efforts. Peut-être que cet article pourra l’intéresser pour essayer de gagner sa confiance. Sinon je propose une série d’exercices plus pointus dans mon livre.

    Maintenant que votre chienne va dans son panier au signal sonore et y reste, vous êtes prêtes toutes les deux à tester cela au travail.

    C’est un contexte beaucoup plus difficile que la maison. N’oubliez pas de tout faire pour aider votre chienne à réussir. Pour un premier essai, faites-le quand il n’y a personne. Pouvez-vous vous entraîner avant l’ouverture du commerce ? Ce serait bien ! Ensuite, une bonne situation pour le faire serait quand arrive quelqu’un incarnant le type de personne qui lui fait le moins peur et sans personne d’autre de présent.

    J’imagine que ce n’est pas facile parce que vous êtes en train de travailler mais, dans l’idéal, il faudrait faire le bruit AVANT qu’elle aboie. Quand elle se lève de là où elle est installée, sinon peut-être quand vous la voyez entrer dans la pièce, etc. Pour les premières fois, je pense que si vous essayez quand elle a commencé à aboyer, c’est trop tard.

    Continuez les exercices à la maison aussi souvent que possible et au travail dans les meilleures conditions (faciles). Utilisez des récompenses gratifiantes et plus gratifiantes encore quand vous êtes au travail. N’oubliez pas de dire « reste-là » quand elle est retournée à sa place en faisant le geste de la main et si vous êtes occupée avec un client, lancez-lui une petite friandise (gardez-en toujours dans une poche). Il faut continuer à récompenser tant que les résultats ne sont pas très satisfaisants. Ensuite seulement, vous ne récompenserez plus que par une félicitation, après avoir donné une récompense une fois sur 2, 3, 4…

    Ceci ne traite pas la peur des gens mais peut diminuer la fréquence des aboiements, ou la durée, ou les deux. Il est important de faire un travail de fond sur cette peur des personnes. Vous et votre mari êtes presque sur la bonne voie et déjà dans le bon état d’esprit. Il vous faut entamer un vrai travail, plus rigoureux et quotidien, en procédant progressivement – au rythme des progrès de votre chienne.

     

    2- Le chien qui panique

    Le chien : croisé berger/labrador, 11 mois, femelle.

    Le message (en partie) : Son plus gros problème, c’est d’avoir peur de certaines personnes : les inconnus nous croisant mais surtout ceux nous suivant en chemin, elle ne cesse de se retourner, panique ou se couche (ce qui arrive aussi avec les tracteurs ou les camions) Elle aurait tendance à se jeter sur la route sous une voiture, plutôt que de laisser l’inconnu l’approcher (ce qui est dangereux quand je dis bonjour à un voisin par exemple) et plus embêtant, nos amis ou la famille, même à la maison. Dès que ce ne sont pas des gens qu’elle voit quotidiennement, elle est anxieuse et essaie de fuir ou de se cacher.

    J’apprends aussi que ce chien :

  • a été abandonné dans la rue avec sa maman et ses frères et sœurs avant d’être récupéré par un refuge (adoptée à 4 mois)
  • était terrorisé au départ jusqu’à se prostrer sous une table mais est plus à l’aise maintenant, et très à l’aise au club canin et avec les gens qu’elle connaît
  • si ce sont des femmes, ça peut passer en quelques heures mais avec les hommes et les enfants, elle n’est pas du tout à l’aise.
  • elle a grogné une fois sur une personne
  • Réponse :

    Vous avez raison de ne pas laisser les inconnus la caresser. C’est dangereux et ça ne va pas l’aider à devenir plus sociable. Vous devriez faire pareil avec vos amis. Ce sont vos amis… mais pas les siens

    L’idée de donner des friandises n’est pas mauvaise mais, pour vos invités, je vous conseille de prévoir des friandises à leur arrivée pour qu’ils les donnent eux-mêmes mais surtout pas de la main. Vous ne pouvez pas forcer un chien à s’approcher du « danger » de cette façon. Vos amis coopératifs peuvent lancer doucement la friandise en sa direction et sur le sol. Ce serait aussi probablement intéressant qu’une personne qu’elle connaît déjà et qui lui fait moins peur, lui propose un tout nouveau jouet ou nonos extraordinaire. Friandise ou jouet, à ce stade il ne faut pas attirer la chienne avec mais le lancer (ou le poser) doucement par terre: donnez-lui le choix de prendre ce qu’on lui donne et sans avoir à prendre de risques (reculer si nécessaire et ne rien dire).

    C’est une première étape. C’est une victoire si elle prend la friandise ou le jouet (même si au départ elle s’est éloignée). En répétant régulièrement avec différentes personnes, elle peut comprendre qu’à chaque fois que quelqu’un arrive chez vous, il se passe quelque chose de super pour elle. Mais à part ça, vos amis doivent totalement l’ignorer, que personne ne lui parle ou essaie de la toucher à ce stade.

    C’est seulement lorsqu’elle prend ce qu’il y a par terre sans attendre, sans être partie se cacher d’abord, sans paraître terrorisée, qu’ éventuellement une personne qui ne lui fait plus peur peut déposer une friandise ou un jouet à 30/40 centimètres de ses pieds, au lieu de la lancer vers la chienne ou la poser et s’éloigner. Elle viendra plus probablement volontiers chercher ce qu’on lui propose. Elle se sentira plus en sécurité.

    Donner de la main devrait être la toute dernière étape. Cela demande à votre chienne de s’approcher de très près et de prendre un énorme risque – tout du moins c’est ce qu’elle croit; il faut donc qu’elle comprenne d’abord que la présence de personnes chez vous est synonyme de bonnes choses (et non pas le contact physique).

    Quand un chien est terrorisé à ce point, il faut prendre beaucoup de précautions. C’est quand elle sera plus à l’aise que quelqu’un pourra avancer la main pour qu’elle puisse la renifler. Cela ne voudra peut-être pas dire qu’elle accepte une caresse mais ce sera une victoire de plus. Quand vous l’avez mise à l’aise, vous et vos amis prenez ce qu’elle vous donne. C’est quand on veut aller trop vite que les chiens très peureux ne progressent pas.

    Je vous conseille d’interdire à vos invités de tenter de la caresser tant que vous n’avez pas passé toutes les étapes précédemment décrites avec succès (et parfois, c’est encore plus lent).

    Pour l’extérieur, son comportement peut probablement s’atténuer avec un travail plus pointu de désensibilisation (diminution progressive de la peur) mais lorsque l’on veut se lancer dans ce type de projet, il faut savoir gérer pas mal d’éléments. Un chien sous haute pression comme votre chienne ne peut pas bien apprendre, c’est pourquoi on commence généralement par éviter toute situation générant de la terreur. Sinon, elle continue d’apprendre que se ratatiner par terre ou partir dans tous les sens sont des comportements utiles. Comprenez que ce n’est pas « la » solution : c’est le début de la solution.

    Un peu désensibilisée, vous pourriez tout à fait lui apprendre des comportements tels que « suis-moi », « demi-tour », « par ici »… Ce sont un ou plusieurs ordres qui demandent au chien de vous suivre en cas de danger quand vous changez de direction. Mais cela se fait après l’avoir désensibilisé un minimum.

    Je ne pense pas que votre chienne puisse changer de comportement « avec le temps ». Si vous ne lui apprenez pas qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur et si vous ne lui apprenez pas à faire autre chose que tenter de fuir, elle restera un chien imprévisible. Elle a grogné une fois. C’est peu préoccupant mais ça l’est quand même. Pour des raisons qui nous échappent, sa peur était très forte cette fois-là, et au lieu de fuir ou se faire toute petite comme d’habitude, elle a estimé qu’elle devait se défendre. Un chien qui fuit peut tout à fait réagir différemment de temps à autre. Ce n’est pas parce que nous voyons toujours les mêmes réactions que cela ne changera jamais. C’est pour cela qu’un chien très peureux des humains représente toujours un certain risque pour leur sécurité et ce risque est sous-estimé avec les chiens qui aboient ou paniquent, dont on se dit qu’ils n’attaqueront jamais.

    Vous semblez très lucide mais je vous invite à être plus prudente.

     

     

     

     

    3- Le chien qui grogne

    Le chien : croisé berger allemand/doberman de bientôt 4 ans, femelle.

    Le message (en partie) : Nous l’amenons partout avec nous  (repas de famille, restaurant, ville, …). En famille, elle voit souvent les mêmes personnes dans différents milieux (à la maison, chez eux ou à l’extérieur) et quand elle voit certaines personnes (homme – femme) mais qui ne sont pas chez eux, elle les grogne (c’est discret comme grognements, tout le monde ne s’en rend pas toujours compte). Cela nous surprend et nous ne comprenons pas. C’est également arrivé une fois au restaurant avec une femme mais elle ne la connaissait pas. En général, c’est quand les gens veulent la caresser mais également quand ils sont proches d’elle.

    J’apprends également :

  • que la chienne a changé de comportement suite à un décès dans la famille
  • qu’elle grogne sur les gens qui entrent chez une personne qui la prend chez elle parfois
  • qu’on lui dit non quand elle grogne avant de la rassurer
  • que la maîtresse perd un peu confiance de crainte qu’il se passe quelque chose
  • Réponse :

    C’est tout à fait possible qu’un chien change de comportement lorsqu’une personne faisant partie de sa vie n’est plus là. Mais l’agressivité n’apparaît jamais du jour au lendemain. Cela nous arrive de la voir subitement se manifester mais c’est parce qu’on n’a pas vu l’escalade se produire – parce que le langage du chien est complexe et on ne voit pas tout mais aussi parce que parfois, on encourage des comportements sans s’en rendre compte.

    Votre chienne n’est pas un bon chien de garde en grognant sur les gens qui entrent chez la personne qui la prend chez elle. Je déconseille à cette personne et vous-même de dire « non » ou de gronder.

    Un chien qui grogne est déjà dans un état de stress intense. Il a l’air intimidant, certains disent méchant. Il est en fait complètement bouleversé et cherche à se protéger. Vous prenez le risque d’ajouter plus de stress et de la rendre plus dangereuse – non seulement elle a peur des gens tout près d’elle mais en plus elle peut avoir peur de vous. Si elle ne peut pas se tourner vers vous pour avoir de l’aide, il ne lui reste plus personne. Tout comme pour les abonnés des questions précédentes, je pense qu’il faut d’abord éviter à cette chienne trop d’occasions de se retrouver cernée par la menace. Quand cela doit arriver, les gens n’ont pas à la caresser. Interdisez aux inconnus de caresser votre chienne, c’est très dangereux, cela ne lui fait aucun bien, cela ne va pas lui apprendre que les gens sont gentils.

    Je pense qu’il vaut mieux (au lieu de dire non puis la rassurer) commencer par lui demander de faire autre chose.

    Quand elle le fait, elle est récompensée. De cette façon, vous ne créez pas de stress supplémentaire et vous lui offrez l’opportunité d’être réellement rassurée en focalisant son attention sur vous donc en détournant son attention de l’objet de sa peur.

    Pour y parvenir, il faut beaucoup s’entraîner à la maison d’abord. Vous pourriez lui apprendre « regarde-moi ». Cela me paraît approprié aux situations que vous décrivez. C’est un ordre facile qui consiste à demander au chien de vous regarder dans les yeux. Lorsqu’elle le fait bien à la maison quand il n’y a rien ni personne pour l’angoisser, vous pouvez pratiquer à d’autres endroits mais en choisissant d’abord un lieu où elle n’a jamais montré ce comportement d’agression. La personne qui la prend chez elle pourra aussi le faire si vous lui montrez, dans des circonstances très faciles (quand il n’y a personne à la maison).

    Plus vous allez le faire dans un grand nombre d’endroits sans qu’elle ne soit sous tension, plus vous augmentez vos chances qu’elle le fasse en situation de stress donc quand elle grogne. Ce qui fonctionne bien quand on apprend cet ordre, c’est de dire « regarde-moi » au chien alors qu’il n’a pas encore grogné. Anticiper est crucial. Vous voyez quelqu’un qui s’approche. Vous ne savez pas si elle va grogner ou pas. Tant pis. C’est maintenant qu’il faut lui demander « regarde-moi ». Ensuite vous la récompensez et vous la félicitez joyeusement, généreusement (que les choses soient claires dans ce contexte tendu) et l’émotion qu’elle ressent est alors tout à fait différente de ce qu’elle a l’habitude de ressentir.

    Faites-le le plus souvent possible et en toute occasion. Continuez de féliciter et récompenser quand elle vous regarde tant que ce n’est pas systématique.

    Avec ce type d’ordre, vous allez vous-même reprendre confiance car si c’est gratifiant pour le chien, ça l’est aussi pour la personne qui obtient son attention. Cela correspond à ce que vous voulez faire : rassurer votre chienne. C’est un bon état d’esprit. Seulement les chiens peureux, malheureusement, ne peuvent pas être rassurés par des mots et caresses. A partir d’un certain niveau de peur (déjà élevé chez votre chienne qui menace pour éloigner la menace), il faut sortir « le grand jeu »  c’est à dire mener un véritable apprentissage (désensibiliser+contre-conditionnement).

    4- Le chien qui menace d’attaquer

    Le chien : Catahoula (race américaine), 5 ans 1/2, femelle.

    Le message (en partie) : Dès que quelqu’un sonne chez nous, elle fonce vers la porte d’entrée en aboyant, tous les poils redressés de la nuque à la queue et n’inspire à ce moment vraiment pas confiance ! Elle est un peu plus cool quand je suis là, que lorsque c’est mon mari qui est seul avec elle et qui ouvre la porte. On arrive péniblement à l’amadouer avec des biscuits, que parfois elle prend, parfois pas. Une fois les gens à l’intérieur, soit elle les tient à l’œil en se couchant dans le divan et en bondissant dès qu’ils bougent de leur fauteuil ou de leur chaise, soit elle va à l’étage et ne redescend que lorsqu’elle entend que la porte se referme et qu’ils sont partis ! Et même avec les gens qu’elle connait, à part quelques rares exceptions, elle fait chaque fois le même cinéma dès qu’ils franchissent la porte d’entrée ! (…) parfois, certains jours, certaines personnes qu’elle croise dans la rue et sur qui elle se met subitement à aboyer sans raison apparente. C’est une chienne très attachante mais uniquement avec nous.

    Infos supplémentaires :
  • chien adopté à 3 ans au passé chargé
  • Réponse :

    Votre chienne envoie des signaux très forts. Pour diverses raisons (probablement un mélange de génétique -car c’est une race conçue pour intimider de très gros animaux- et de socialisation ratée, vu son passé), c’est en menaçant d’attaquer qu’elle se protège le mieux. Il est possible qu’elle tente de garder les lieux et ce qui s’y trouve (ses affaires et la famille). On peut raisonnablement penser qu’un travail ailleurs que chez vous sera plus facile. Je vais suggérer des idées pour la maison mais je suis presque sûre que le faire ailleurs donnera de meilleurs résultats (si c’est possible).

    La première chose à faire est d’assurer plus de sécurité à vos visiteurs qui prennent de vrais risques en entrant et en s’asseyant dans votre salon. Il y a au moins 3 avantages à entrer dans une phase de « réduction des hostilités » – en veillant à ce qu’elle n’accueille plus tout le monde et donc se trouve dans une autre pièce – : sécurité des personnes, moins de stress pour votre chienne (et pour vous et vos amis), début du travail de désensibilisation (apprendre au chien que les gens sont sympas ce qui n’est pas gagné mais pas impossible).

    Donnez-lui toujours quelque chose qu’elle adore quand vous la mettez dans une autre pièce. Un os, un petit bâtonnet à mâcher, un jouet avec quelques friandises à faire sortir, etc… : nous voulons lui offrir un peu de sérénité, pas la coincer quelque part.

    Il faut des mois ou des années pour parvenir à changer ce comportement et certains chiens restent toujours sur le qui-vive. Il faut que votre chienne ressente une émotion différente face aux personnes qui viennent chez vous. Qu’elle se rende compte qu’il n’y a pas lieu de se défendre (ou d’exécuter je ne sais quelle tâche de protection) parce qu’il n’y a pas de danger.

    Les biscuits ne doivent pas être utilisés pour l’amadouer. Ils doivent servir à générer une nouvelle association. Aujourd’hui, votre chienne associe les visiteurs à quelque chose d’atroce. Le but est qu’elle les associe à quelque chose de formidable. La nourriture, puisqu’il lui arrive d’en prendre en état de stress intense, peut être utilisée pour un travail en plusieurs étapes et en suivant le rythme auquel votre chienne progresse.

    Je suggère de ne pas la laisser accueillir tout le monde, seulement ces quelques exceptions dont vous parlez, ainsi que la personne dont vous m’avez parlé -que votre chienne aime beaucoup et accueille joyeusement- et vos amis qui la gardent de temps en temps.

    Pouvez-vous vous-même (ou votre mari) sonner à la porte et entrer sans vous mettre en danger ? Est-ce arrivé ? Avez-vous des expériences auxquelles vous référer ? Vous-même, la personne que votre chienne accueille joyeusement, vos amis qu’elle connaît bien maintenant et éventuellement (mais plus tard) les personnes qui l’angoissent beaucoup moins que les autres, pouvez/peuvent répéter le schéma suivant : annoncer sa présence (parler depuis derrière la porte, pensez à tout ce qui peut aider votre chienne à identifier qui est arrivé), entrer, lancer doucement une friandise par terre (excellente et qui sort de l’ordinaire). La caresser si elle le demande, sinon demandez à vos proches de l’ignorer totalement.

    La personne qui est avec elle à ce moment-là (et va ouvrir la porte) doit toujours faire exactement la même chose avant d’ouvrir. Ex : soit il/elle met toujours une veste, soit il/elle n’en met jamais, dire « les invités sont là », etc… Il s’agit de créer un nouveau rituel pour que la chienne apprenne à se repérer avec une série de signaux lui indiquant que quelqu’un de génial est derrière la porte (quelqu’un qui est venu avec des bonbons extraordinaires). Pour le moment, avec l’exercice en famille/entre amis, en répétant tous les jours -et même idéalement plusieurs fois par jour- (c’est pourquoi je propose que vous endossiez le rôle du visiteur aussi parce que tous les 10/15 jours ne suffit pas) un changement de comportement est envisageable.

    Généralement, à force de répéter, les signaux, le rituel ne trompent plus et le chien se réjouit dès que ça sonne à la porte (au lieu de se réjouir une fois qu’il a eu la friandise).

    C’est alors que l’on peut essayer avec des personnes moins connues du chien mais pour votre chienne je préconise la muselière. Le port de la muselière vous aidera à faire cet exercice en totale sécurité. Il faut un modèle de muselière qui permet au chien de manger (grillagée). Votre chienne pourra grignoter quand même. Il faut un temps d’adaptation à la muselière. On ne la met jamais du jour au lendemain et on l’associe à quelque chose de plaisant. Je ne développe pas, renseignez-vous. Je pense que cela vous aidera beaucoup à travailler avec elle. Beaucoup de gens voient la muselière comme un horrible échec mais au contraire, elle ouvre des possibilités.

    Muselée, votre chienne peut apprendre dans d’excellentes conditions que toutes les personnes qui viennent chez vous ont systématiquement quelque chose d’absolument exceptionnel à lui offrir. En outre, vous obtiendrez facilement la coopération de vos invités car ils n’auront pas peur. Ils ne sont pas obligés de s’annoncer comme dans l’exercice que l’on fait en famille, mais ceux qui veulent bien le faire sont vivement encouragés à s’exprimer sur une intonation enjouée avant que n’ouvriez la porte (exemple : si vous avez dit « c’est nous ! » dans la première phase de l’exercice, demandez à vos invités de dire « c’est nous ! »). C’est un signal de plus qui lui dit que quelqu’un de génial se tient derrière la porte. Faites le rituel de votre côté (les invités sont là ! etc.).

    Il n’est absolument pas nécessaire de la caresser et que personne n’en profite pour la caresser parce qu’elle est muselée ! Contentez-vous de vous réjouir verbalement lorsqu’elle prend la nourriture (c’est uniquement vous qui ramassez et le lui donnez de la main, si elle ne peut pas l’attraper). Il faut bien observer comment votre chienne se comporte à ce moment-là. Si elle paraît craintive, on l’ignore et on va s’assoir. Si elle paraît avenante, on la caresse.

    Dehors, n’attendez pas que les gens changent de trottoir. L’idée, c’est d’éviter à votre chienne de perdre ses moyens en vous éloignant des personnes qui peuvent la faire aboyer. Mais faites comme si c’était un jeu. Invitez-la joyeusement à vous suivre. Répétez tous les jours. Quand ça commence à marcher, utilisez des mots bien précis pour en faire un nouvel ordre, comme « par ici ». Votre chienne peut apprendre que l’ordre « par ici » est amusant même si s’approche quelqu’un de menaçant pour elle – gardez bien vos distances sinon ce sera trop dur de vous suivre ! Utilisez un jouet ou une friandise et une voix qui annonce qu’elle va passer un chouette moment. Vous pouvez jouer : faites-le. Vous ne pouvez que la récompenser avec un bonbon : faites-le. Dans tous les cas, à chaque fois qu’elle change de direction avec vous, arrêtez-vous et prenez le temps de la féliciter. Quand elle vous suit facilement, vous pouvez tenter la même chose alors qu’une personne est plus près que d’habitude.

    En parallèle, profitez de chaque occasion qu’elle a de ne pas réagir pour la récompenser sur le champ. Croiser quelqu’un et ne pas aboyer ou dresser les poils, doit être considéré comme extraordinaire et surtout pas comme anodin. Vous devez la récompenser et ce, même si vous pensez que c’est normal (parce que la personne est loin, parce qu’elle la croise souvent, etc.).

     
     



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